La volonté politique est claire : le Trift doit être construit
En déposant leur recours commun contre le projet Trift auprès du tribunal administratif bernois, l'association de protection des eaux Aqua Viva et l'association régionale du Grimsel ont suscité beaucoup d'incompréhension fin 2023. De nombreux acteurs avaient été impliqués dans le processus de groupe d'accompagnement précédent, qui avait duré près de cinq ans. Cependant, les deux organisations n'avaient délibérément pas participé au processus d'accompagnement. En juin 2023, le Grand Conseil du canton de Berne a approuvé l'adaptation et le complément de la concession Trift par 139 voix contre 3. Et avec l'acceptation claire de la loi sur l'électricité en été 2024, le peuple suisse s'est lui aussi clairement prononcé en faveur du développement de l'énergie hydraulique en général et des projets hydroélectriques nommément cités en particulier. Lors des débats sur la loi sur l'électricité, le projet Trift a été intégré à l'annexe de la loi sur l'approvisionnement en électricité par la table ronde sur l'énergie hydraulique en tant que partie des 15 projets d'accumulation. Pour ces projets, l'intérêt de la réalisation prime en principe sur d'autres intérêts nationaux (art. 9a, al. 3, let. d LApEl). Le Trift fait partie des projets d'aménagement qui sont les plus prometteurs sur le plan énergétique et qui peuvent en même temps être réalisés avec le moins d'impact possible sur la biodiversité et le paysage (cf. DETEC 2021). L'extension du Trift devrait permettre de produire 215 GWh d'électricité hivernale supplémentaire par an, ce qui correspond au troisième potentiel de stockage le plus important de tous les projets de la table ronde. Le projet Trift couvre à lui seul 10% des 2 TWh supplémentaires de stockage hivernal d'énergie hydraulique visés par le Conseil fédéral d'ici 2040.
Les mesures de remplacement légales sont dépassées
La liste des raisons qui plaident en faveur du projet est très longue. Selon les KWO, le terrain se prête très bien, d'un point de vue purement topographique, à un lac d'accumulation. Il s'agit en outre d'une vallée déjà influencée par l'homme. Ainsi, avec deux cabanes du CAS et un pont suspendu, la région est un lieu de randonnée et d'excursion très apprécié. Le lac d'accumulation sert en outre d'assurance contre d'éventuelles pénuries d'électricité et instabilités du réseau. De plus, les mesures de compensation écologique prévues dépassent les exigences légales d'environ 15%. De plus, selon une étude, les zones glaciaires en Suisse augmentent d'environ 10 km2 par an. Utiliser ne serait-ce qu'une partie de ce nouveau potentiel n'a pas de sens. Dans le cas du nouveau lac de dérive, l'OFEV n'a pas intégré l'avant-pays glaciaire dans l'inventaire des zones alluviales, car il ne remplit pas les critères requis.
Dans les Grisons aussi, les choses avancent
Afin de renforcer la sécurité d'approvisionnement en hiver, il est prévu de développer les énergies renouvelables d'au moins 6 TWh. D'entre eux, au moins 2 TWh doivent être disponibles de manière sûre (art. 9a, al. 1, LApEl). Lors des délibérations sur la loi sur l'électricité, le projet Chlus a également été ajouté à la liste des 15 projets de stockage de la table ronde. Contrairement aux 15 projets, Chlus n'est toutefois pas un projet de stockage, mais un projet d'eau courante qui revêt une importance capitale pour le canton des Grisons. Le délai de recours pour le projet a expiré en juillet 2025 et aucun recours n'a été déposé auprès du tribunal. Un autre projet de la liste des 16 est donc en bonne voie. Il faut maintenant persévérer, car rien n'est encore construit. Dans le décret d'accélération, qui doit être adopté par le Parlement lors de la session d'automne, le Conseil national et le Conseil des États ont mis en place d'autres optimisations dans le but d'accélérer le processus. Cela devrait enfin permettre aux projets de voir le jour.